Emprunter de l'argent à son entreprise : malin ou piège ?

Emprunter de l'argent à son entreprise : malin ou piège ?

Août 2025 - En tant que dirigeant de PME, il arrive que vous ayez besoin d'une marge de manœuvre financière supplémentaire. Dans ce cas, il est tentant de voir une "tirelire" dans sa propre entreprise. Vous pouvez le faire, mais attention : les négligents risquent de mauvaises surprises fiscales, voire des amendes.

Dépenses privées ? Et pas seulement aux frais de l'entreprise !

Un ravitaillement en carburant, des vacances ou l'achat d'une voiture particulière au moyen de la carte bancaire de l'entreprise ? De nombreux entrepreneurs le font par commodité ou sans y réfléchir. Mais dès que vous payez des dépenses privées avec l'argent de votre entreprise, vous créez automatiquement une dette à l'égard de votre entreprise. Cette dette doit être comptabilisée correctement à des fins fiscales.

Conseil pratique : utilisez des cartes bancaires ou des comptes séparés pour vos affaires personnelles et professionnelles. . Voici comment éviter que des dépenses privées ne transitent à l'insu de l'entreprise.

Comment retirer légalement de l'argent ?

Dans la pratique, il existe deux méthodes courantes :

a. Compte courant

Votre entreprise tient une sorte de compte interne indiquant le montant que vous devez encore, ou vice versa. Un tel compte courant est flexible, mais..

  • Attention au taux d'intérêt : avant 2024, vous devez payer au moins 6,25 % d'intérêts. Si vous ne le faites pas, le fisc considérera la différence comme un supplément de salaire. Vous payez des impôts et des cotisations de sécurité sociale sur cette somme.

  • Éviter l'effet boule de neige : payer les intérêts de manière efficace, et pas seulement "sur le papier". Dans le cas contraire, vos dettes s'accumulent d'année en année, y compris les nouveaux intérêts.

Conseil pratique : inscrivez un rappel semestriel dans votre agenda pour suivre le compte courant et payer les intérêts dus à temps.

b. Prêt formel

Une alternative est un prêt avec des conditions fixes : échéance, taux d'intérêt, remboursement. Cette formule était autrefois plus avantageuse sur le plan fiscal, mais les taux d'intérêt sont désormais souvent plus élevés que ceux d'un compte à vue. Pour 2024, par exemple, il est de 6,80 % (sauf pour les prêts automobiles : 3,40 %).

  • Tout mettre par écrit dans un contrat clair.

  • Convenir d'un remboursement réalisable et s'y tenir.

Conseil pratique : utilisez un contrat de prêt standard (des modèles peuvent être trouvés en ligne) et faites-le réviser par votre comptable ou votre aide-comptable. Vous êtes ainsi assuré de ne pas commettre d'erreur.

N'oubliez pas le remboursement

Quelle que soit la méthode choisie : une dette envers votre entreprise doit être remboursée. En cas de vente, d'abandon ou de décès, la situation peut devenir délicate si le montant est élevé. Il faut donc s'y prendre suffisamment à l'avance :

  • Préparer un plan de remboursement annuel.

  • Discuter de l'état des lieux lors de l'assemblée générale.

  • Voyez si vous pouvez utiliser les dividendes pour rembourser une dette.

Ne soyez pas un conducteur ignorant

Emprunter de l'argent à son entreprise est parfaitement légal, mais à condition de respecter les règles du jeu. Le laisser-aller peut coûter cher. Discutez toujours de vos projets avec votre comptable ou votre conseiller fiscal.



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