En tant que chef d'entreprise d'une PME, comment réussir à réintégrer des personnes malades de longue durée ?
Août 2025 - La Belgique compte un nombre record de malades de longue durée. Pour inverser la tendance, le gouvernement fédéral travaille sur un nouveau plan visant à remettre définitivement au travail les personnes souffrant d'une maladie de longue durée. Une partie importante du puzzle réside dans les employeurs.
Selon le NIHDI, plus de 526 000 personnes seront restées assises chez elles pendant plus d'un an d'ici 2024. C'est un quart de plus qu'il y a dix ans. Les chiffres de la société de services RH Liantis montrent également que l'année dernière, 31 % des salariés qui ont été malades pendant plus de huit semaines ont progressivement repris le travail. C'est encourageant, mais dans le même temps, plus de la moitié n'ont eu aucun contact avec l'employeur au sujet d'un travail adapté ou d'un parcours de retour. C'est dommage, car ce contact est souvent la clé d'une réintégration réussie.
Comment aborder concrètement cette question ?
Un retour progressif au travail est souvent la meilleure solution. Une enquête réalisée par SD Worx montre que trois quarts des PME y sont favorables. Pourtant, une PME sur six ne voit aucune possibilité d'emploi progressif, souvent pour des raisons pratiques. Il n'est pas toujours évident de combiner un système de réceptionniste à temps partiel ou de travail posté avec un travail adapté. Toutefois, ce problème n'est pas insurmontable si vous travaillez de manière créative et transparente avec votre employé pour trouver des solutions viables.
Compréhension et reconnaissance mutuelles
Une absence prolongée affecte à la fois l'employé et l'employeur. Il est donc important que les deux parties se sentent entendues et reconnues. Cela commence par des accords clairs. Qui prend contact et quand ? Qu'est-ce qui peut être discuté ? Rien n'est plus pernicieux que les bonnes intentions perdues à cause d'un malentendu ou d'un silence.
Un autre piège consiste à prendre des mesures sans consultation. Ne vous contentez pas d'exclure un employé malade du groupe whatsapp de l'équipe, même si cela part d'une bonne intention. Demandez-lui comment il ou elle aimerait que les choses se passent. Ne pas supprimer de tâches sans consultation. Et évitez les commentaires moralisateurs du type "ça ne va pas mieux maintenant ? - ils n'aident personne.
Cinq conseils qui fonctionnent :
Investir dans la prévention. Parlez régulièrement à votre équipe et osez poser des questions. Comment cela se passe-t-il réellement ? Dans une PME, les lignes de communication sont souvent plus courtes.
Concluez des accords clairs. Convenir des personnes à contacter, du moment et de la fréquence. Cela permet de maintenir le lien et de faire en sorte que chacun sache à quoi s'attendre.
Demandez et écoutez. Engager un dialogue sur des sujets concrets. Votre employé souhaite rester informé en cas de maladie ? Comment envisage-t-il un retour ?
Appelez à l'aide. Ne pensez pas que vous devez tout résoudre par vous-même. Faire appel à un service de prévention externe, demander l'avis d'un médecin du travail ou d'un partenaire RH. Il est souvent possible de faire plus que ce que l'on croit.
Mettez en évidence ce qui se passe. N'ayez pas peur d'évoquer des problèmes pratiques ou des doutes. Oser discuter de la question de savoir si le travail adapté fonctionne vraiment. Une réorientation est-elle nécessaire ? C'est aussi parfois la meilleure solution.
Pas de solution sur mesure
Il n'existe pas de formule toute faite pour ramener à bord les malades de longue durée. Chaque situation est unique. Mais en gardant activement le contact en tant qu'entrepreneur de PME, en faisant preuve de compréhension mutuelle et en cherchant ensemble des solutions réalisables, vous augmentez considérablement les chances d'une réintégration réussie. Au final, tout le monde y gagne : votre employé se sent valorisé et vous lui apportez des connaissances et une expérience précieuse.
