Les sociétés de gestion sous pression : quelles sont les conséquences pour votre PME ?

Les sociétés de gestion sous pression : quelles sont les conséquences pour votre PME ?

Novembre 2025 - De plus en plus d'entrepreneurs optent pour une société de gestion pour structurer leurs activités. Cette évolution n'est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement fédéral, à la recherche de recettes fiscales supplémentaires.

Ce qui était autrefois une construction pour les médecins, les avocats et les consultants est aujourd'hui également populaire auprès des entrepreneurs indépendants, des freelances et des propriétaires de petites PME qui souhaitent gérer leurs revenus de manière plus flexible. Selon les chiffres de Statbel, plus de 55 000 sociétés de gestion sont actives en Belgique, représentant plus de 57 milliards d'euros de bénéfices cumulés. Cette situation n'est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement fédéral, qui est à la recherche de recettes fiscales supplémentaires.

Comment cela fonctionne-t-il exactement ?

Une société de gestion est un intermédiaire entre vous et vos clients. Les factures sont émises par l'entreprise, qui vous verse un salaire en tant que directeur. Le bénéfice restant peut être réservé au sein de l'entreprise ou distribué ultérieurement sous forme de dividende.

L'intérêt de cette structure réside dans la différence d'imposition : alors qu'un salarié paie souvent plus de la moitié de son revenu, la charge fiscale dans une société de personnes est de l'ordre de 20 à 25 %. Les jeunes entreprises bénéficient même d'un taux de 20 % pendant quatre ans. Il existe également des régimes favorables tels que le VVPR bis et la réserve de liquidation pour distribuer les bénéfices de manière plus avantageuse à une date ultérieure.

Pourquoi les entrepreneurs le choisissent-ils ?

Pour de nombreux dirigeants de PME, la société de gestion est un moyen d'être fiscalement plus intelligent. En moyenne, vous payez environ 35 % d'impôts, contre 50 % pour les entrepreneurs individuels et 60 % pour les salariés (y compris les cotisations de l'employeur). À cela s'ajoutent les frais professionnels déductibles, la possibilité de réserver une partie du logement comme bureau et les avantages fiscaux liés aux voitures de société.

La liberté entre également en ligne de compte : vous décidez du montant de vos factures, de votre rémunération et des missions que vous acceptez. Pour ceux dont le chiffre d'affaires mensuel est supérieur à 10 000 euros, la formule est généralement financièrement intéressante.

Le revers de la médaille

La popularité des sociétés de gestion signifie également que le gouvernement perd des recettes provenant de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. En outre, la protection sociale est plus limitée : les dirigeants d'entreprise acquièrent moins de droits à pension, n'ont pas droit aux allocations de chômage et supportent des coûts supplémentaires en raison d'obligations comptables. En outre, le risque d'un faux travail indépendant guette l'intéressé.

Le gouvernement surveille

À partir de 2026, tout chef d'entreprise devra s'octroyer un salaire d'au moins 50 000 euros pour continuer à bénéficier du taux réduit de 20 % (contre 45 000 euros aujourd'hui). En outre, les avantages en nature peuvent représenter jusqu'à 20 % du salaire brut.

Prochaines étapes possibles ? Une nouvelle augmentation du montant minimum, des règles plus strictes en matière de dividendes, la suppression progressive des régimes favorables tels que la VVPR bis ou les réserves de liquidation, voire l'abolition du taux réduit de l'impôt sur les sociétés. À plus long terme, le gouvernement souhaite également revoir la fiscalité du travail afin d'uniformiser les règles du jeu entre les entreprises et les salariés.

Qu'est-ce que cela signifie pour votre PME ?

Le message est clair : les sociétés de gestion restent utiles, mais les avantages fiscaux sont remis en question. En tant que chef d'entreprise, il est important de se projeter dans l'avenir, d'évaluer avec son comptable quelle est la structure la plus intéressante et de se préparer à d'éventuels changements législatifs.



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